Suite à la fermeture, par mesure de sécurité, de l'auditorium de la Maison européenne de la photographie, le cycle d'entretiens proposé par la Société française de photographie aura lieu cette année à l'Université Paris I, Centre Michelet, 3 rue Michelet, 75006 Paris. (Amphithéâtre).
Merci de noter le changement d'horaire : les entretiens auront désormais lieu de 18h30 à 20h30. Les dates prévues restent les mêmes.
Mercredi 2 décembre 2009
Yo-Yo Gonthier invité par Marc Aufraise et Dagara Dakin (Doctorants Université Paris I Panthéon-Sorbonne)
Yo-Yo Gonthier, Camion-bar & reflet. Série Le grand manège, Saint-Paul, La Réunion, 2002. DR
Yo-Yo Gonthier est né à Niamey, au Niger, en 1974 et grandit sur l’île de la Réunion. Après l’obtention en 1997 d’une Maîtrise de Sciences et Techniques en Photographie à Paris 8, il commence un travail de photographe plasticien indépendant. Avec ses premiers travaux nocturnes, regroupés dans Les Lanternes sourdes (Éditions Trans photographic press, 2003), Yo-Yo Gonthier confronte notre regard au surgissement du merveilleux. Le soin particulier accordé au dosage entre temps de pose long, lumière ambiante et éclairage artificiel dirigé, confère à ses photographies une tension atemporelle digne du rêve où stabilité et mouvement, attirance et répulsion s’affrontent sans cesse. Cette dualité rend compte de la volonté chère au photographe de transmettre son goût de la contemplation active et du cheminement, tant intérieur que spatial, comme antidotes contre la vitesse et l’oubli, fréquents dans la civilisation occidentale. La mémoire des lieux et des édifices se pose alors comme témoin d’une mémoire collective occultée ou en voie d’effacement dont rend compte l’exposition Outre-mer à l’espace Khiasma, aux Lilas, en juin 2008. Conscient de la nécessité de la transmission et de l’échange, Yo-Yo Gonthier a notamment enrichi son approche de la thématique de l’exploration dans le cadre du projet La peau de la lune au collège St Exupery à Rosny-Sous-Bois en 2009. Exposés lors de Kreyol Factory et des 8e Rencontres de Bamako – Biennale africaine de la photographie, ses derniers travaux de la série Beach questionnent le cliché de la plage à l’heure de sa marchandisation. http://www.yoyogonthier.com
Nous allons faire notre possible pour reporter la conférence et permettre à Yo-Yo Gonthier de s'entretenir avec Marc Aufraise et Dagara Dakin. Nous vous ferons part de la nouvelle date au plus tôt.
Jeudi 18 février de 10h00 à 12h00 (Institut national d'histoire de l'art, 2 rue Vivienne, 75002. Salle Jullian)
Monique Deregibus invitée par Michel Poivert
Monique Deregibus, in I love you for ever Hiba (Filigranes Editions, 2009). DR
A l’occasion de la publication de son dernier ouvrage intitulé I love you for ever Hiba (Filigranes Editions, 2009), dans lequel Monique Deregibus établit une rencontre surprenante entre Beyrouth et Las Vegas, nous parcourerons une œuvre où les villes, l’histoire et les hommes sont sans cesse en dialogue. Monuments factices ou ruines bien réelles, ce travail photographique construit une image miroir où l’espérance vaine du jeu devient la métaphore de sites lointains où le destin semble tout aussi compromis.www.documentsdartistes.org/artistes/deregibus/page1.html
L'entretien aura lieu dans le cadre du séminaire de master de Michel Poivert.
Mercredi 3 février 2010
Christophe Bourguedieu et Benjamin Serero invités par Michel Poivert
Extrait du film Le Regard du myope, Benjamin Serero, 2009.DR
Le cinéaste Benjamin Serero a réalisé un film intitulé Le regard du myope, consacré au travail du photographe Christophe Bourguedieu qu’il a suivi lors d’un voyage en Finlande. Le document s’applique à décrire la méthode de Christophe Bourguedieu, ou plutôt son absence de méthode, quelque chose comme une manière de quête de la relation. S’agit-il d’un compte-rendu fidèle ou bien d’une mise en scène d’un des photographes les plus secrets de la scène contemporaine ? La projection du film sera suivie d’un entretien avec le réalisateur et Christophe Bourguedieu.
Mercredi 3 mars 2010
Alain Moise Arbib invité par Marc Aufraise (Doctorant Université Paris I) et Julie Jones (ATER Université Paris I)
Alain Moïse Arbib. Sans titre, 2000, DR.
Né en 1970 à Tunis, Alain Moïse Arbib vit et travaille à Paris. Au moyen d'une technique photographique hybride (chambre, calotype, numérique), il offre au regard une image à la temporalité décalée. Manipulant longuement l’image, il anime la matière en faisant apparaître des visages sculptés par leur propre lumière. Ses « images-reliques », à la beauté dérangeante sont le lieu privilégié du récit d’une expérience où le temps de la prise de vue s’est instauré une relation entre le sujet et le photographe. Il présente actuellement une exposition de photographies au Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme (Paris), avec lequel il collabore régulièrement. Il a notamment réalisé les tirages d'exposition et du catalogue Artisans et paysans du Yiddishland (Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme, 2005) Son dernier ouvrage, Testamento a été publié aux Presses universitaires de Saragosse en 2008. Le Festival Punto de Vista à Pamplona (Espagne) présentera son documentaire-fiction Autoportrait de ma mère en février 2010.
www.alainmoisearbib.com
Mercredi 14 avril 2010 (merci de noter ce changement de date)
Richard Billingham invité par Michel Poivert et Marion Duquerroy (Doctorante Université Paris I)
Richard Billingham, Mandrils, 2005. DR
Richard Billingham, photographe et vidéaste britannique né en 1970 près de Birmingham, connaît rapidement le succès avec ses photographies de famille. Alors qu’il est encore étudiant en école d’art, il décide de prendre en photographie ses parents et frère. Montrant tout au long de son album Ray’s a Laugh (Scalo : 1996) les séquelles que le gouvernement Thatcher a laissé sur la classe prolétarienne du nord de l’Angleterre, chômage - alcoolisme, drogue, ennui, obésité - il tire le portrait des laissés-pour-compte de cette société post industrielle. Mais malgré la violence des mots et des corps, Billingham regarde, au travers de son objectif, les siens avec amours et jamais ne cherchera à assimiler son travail au documentaire social. Longtemps associé aux Young British Artists (mené par Damien Hirst) par sa participation à l’exposition collective Sensation à la Royal Academy en 1997, puis jugé comme l’élève de Martin Parr, Billingham change le sujet de son art et se tourne vers le paysage. Artiste de l’intime, il retourne dans sa ville natale et la photographie, vide de monde, avant de déménager sur la côte sud britannique. Emportant avec lui ses souvenirs d’enfance, il entreprend une série sur les animaux. Zoo fait écho à ses visites au parc animalier avec sa mère et aux clichés naïfs des bêtes qu’elle prenait. Ce travail reflète les rapports que l’homme entretien avec l’animal encagé, les tics qu’il développe en captivité ainsi que les comportements que nous manifestons, aussi bien face aux cages que face à ses photographies. En 2008, le musée d’art contemporain de Melbourne, Australie, lui consacre une rétrospective People, Places, Animals. Aujourd'hui, Richard Billingham se consacre de nouveau au paysage, parcourant le Pays de Galles où il est maintenant basé
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Mercredi 5 mai 2010
Carole Fékété invitée par Larisa Dryansky (Doctorante Université Paris I)
Carole Fékété. Série les reliques, boîte n° VI, 2007. DR
Issue d’une famille aux racines diverses, Carole Fékété interroge à travers ses images l’idée d’origine et de transmission. Ses photographies présentent le plus souvent des objets isolés de leur contexte et de leur environnement. Le sujet, privé de ses coordonnées spatio-temporelles, se trouve déterritorialisé. Il n'existe plus qu'en lui-même et par lui-même. En couleurs, en noir et blanc, de format miniature ou monumental, c'est toujours la singularité du sujet qui détermine la forme de la représentation. De ses deux années passées en résidence à Madrid à la Casa Velázquez, Carole Fékété rapporte trois séries photographiques : Les reliques, Les pierres tombales, et Les portes. Ce séjour aura été marqué par différents aspects de la culture espagnole : la tradition festive, les rituels et les cérémonies toujours très vivaces dans l'ensemble du pays. La représentation de la mort, la survivance des processions, et le culte des reliques véhiculent des formes et des codes qui, par-delà le folklore religieux, sont chargés d'une histoire et d'une culture à travers lesquelles l'artiste continue d'élaborer une vision reposant sur le temps et la minutie de l’observation.Lauréate du Prix HSBC en 2000, récipiendaire de commandes du CNAP, Carole Fékété exposera ses derniers travaux à la Galerie Christophe Gaillard, à Paris, en avril. www.carolefekete.com
Mercredi 2 juin 2010
Pascal Poulain invité par Garance Chabert
Pascal Poulain, Carlton Beach, 2009. DR
Pascal Poulain est né en 1972, il vit et travaille à Lyon et enseigne à l'Ecole Nationale des Beaux-Arts de Lyon. Il s'intéresse aux espaces urbains et de loisirs dans ce qu'il ont de plus superficiel et artificiel. Il utilise la photographie mais aussi différentes techniques d'impressions et même l'installation comme un prolongement in situ de ses enquêtes photographiques sur les lieux symboliques de la culture du divertissement. Que ce soit par le point de vue photographique qu'il adopte ou la position particulière qu'il demande à d'autres personnes d'engager, son travail révèle et souligne la vacuité et la littéralité d'un certain nombre de signes contemporains. http://poulain.net.free.fr